sur le journal Côté Rouen par Catherine Dente
Auto-entrepreneur, guide et auteur compositrice interprète, Anne-Sophie a créé un circuit musical inédit et insolite : Montmartre en chansons.
Née à Rouen, elle apprend le solfège et le piano à l’École de Musique et fait ses classes à Saint Jean-Baptiste-de-La-Salle. Elle part pour Paris et décroche son diplôme de grade master à l’IÉSEG School of management. Souhaitant se consacrer à sa passion, elle obtient l’accréditation des Musiciens du Métro et se perfectionne auprès du Maître de chant Éric Tavelli. Membre de l’association SANT’ARTS, elle se produit en concert auprès des blessés de la Nation.
MONTMARTRE
La culture est dans la rue
Bercée par la musique durant mes années rouennaises, j’ai décidé d’en faire mon métier. D’abord, j’ai fait mes armes dans les couloirs du Métro parisien, la plus grande scène alternative de France. Montmartroise d’adoption, mon objectif était de mettre en valeur, par la chanson, le patrimoine et les artistes qui ont fait la renommée du quartier. J’entraîne ainsi les visiteurs dans les ruelles et les escaliers, près des moulins et des vignes, devant les anciens cabarets et les petites adresses du quartier. Dans un voyage tout en chansons, de Jacques Brel à Charles Aznavour, d’Édith Piaf à Dalida, je partage mille histoires et anecdotes au fil de la déambulation.
HÔTEL CAILLOT DE COQUERÉAUMONT
« Ma petite maison »
J’ai vécu les premières années de ma vie, 22 rue Beffroy, au rez-de-chaussée d’un des 18 derniers hôtels particuliers des XVII e et XVIII e siècles de la ville. Il est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1975. Édifié à la demande de Maître Caillot, président à la cour des comptes, il fut transformé en école puis en appartements. Bâti entre cour et jardin, il affiche sa belle façade de pierre face à l’église Saint-Godard. Cette église possède des vitraux remarquables dont certains sont originaux comme celui de la Musique. Je garde un excellent souvenir de cette maison. À l’époque, tout me paraissait grandiose, sa hauteur sous plafond, ses toitures, son escalier avec sa rampe en fer forgé et surtout son portail majestueux. À l’époque, tout me paraissait grandiose, sa hauteur sous plafond, ses toitures, son escalier avec sa rampe en fer forgé, son portail majestueux et surtout le jardin où j’aimais me promener et respirer les fleurs.
EUGÈNE PETIBON
Un homme au grand coeur
Eugène (1863-1933), le grand-père maternel de Jean Guerrier, est un médecin réputé dans la famille pour les nombreux pastels qu’il a réalisés et pour sa grandeur d’âme. Il était l’ami des peintres de l’École de Rouen, notamment Jean Thieulin, Joseph Delattre et Robert Antoine Pinchon. Généreusement, il les invitait souvent à déjeuner au “restaurant Petibon”, table ouverte familiale pour les plus fauchés d’entre eux. Ses trois filles avaient toutes la fibre artistique entre le piano, l’orgue, la sculpture, la peinture, le dessin, les poèmes mais aussi le chant ! Chaque week-end était pour lui une respiration, chevalet planté devant les bords de Seine ou les sous-bois normands de la Forêt de Roumare. Il nous a laissé cette poésie muette qui traverse les époques et qui nous honore tous.
JEAN GUERRIER
Une figure rouennaise
Mon grand-père nous a quittés en septembre 2021. Son père, l’architecte André Guerrier, participe en 1959 à l’édification du campus universitaire de Mont-Saint-Aignan pour les écoles municipales des Sciences (démoli en 2021), de Lettres et de Droit. Jean suit ses traces, il sera au début de sa carrière son associé. Secrétaire général de l’ordre des architectes pendant 14 ans, il deviendra également vice-président du Syndicat d’Initiative de Rouen. Spécialisé dans la réhabilitation de monuments historiques, il a réalisé en partie, les belles façades à pan de bois de l’Aître Saint Maclou, du Vieux Marché, de la place Barthélémy, mais aussi la restauration de l’Hôtel d’Aligre au 30 rue Damiette. C’est lui qui a conçu, bénévolement, la cathédrale de Dapaongo au Togo. Il m’a beaucoup soutenue dans mon parcours d’artiste.